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Administration de l'Asie Mineure byzantine

Συγγραφή : Cheynet Jean-Claude (20/8/2008)

Για παραπομπή: Cheynet Jean-Claude, "Administration de l'Asie Mineure byzantine", 2008,
Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Μ. Ασία
URL: <http://www.ehw.gr/l.aspx?id=12537>

Administration de l'Asie Mineure byzantine (20/11/2011 v.1) Διοικητική οργάνωση της βυζαντινής Μικράς Ασίας (12/6/2008 v.1) Administrative system in byzantine Asia Minor (11/11/2011 v.1) 
 

1. Introduction

1.1. Période protobyzantine

Depuis la réforme de Dioclétien, l’Asie Mineure byzantine était partagée entre plusieurs diocèses relevant de la préfecture du prétoire d’Orient. L’ouest relevait du diocèse d’Asie, le nord et l’est du diocèse du Pont, la frontière laissant l’Hellespont, les Phrygie, la Pisidie et la Lycaonie en Asie, la Bithynie la Galatie, la Cappadoce dans le Pont. Enfin les provinces d’Isaurie et de Cilicie relevaient du diocèse d’Orient. Lorsque le patriarcat de Constantinople se constitua, les métropoles et évêchés d’Asie et du Pont lui furent rattachés alors que les provinces du diocèse d’Orient restèrent dépendantes du patriarcat d’Antioche.

2. L’origine des thèmes et leur nature première

Les invasions arabes entraînèrent rapidement de profondes réformes militaires, mais l’administration civile resta inchangée au moins jusqu’au VIIIe siècle. La question de l’apparition des thèmes reste controversée, mais un certain consensus se dégage actuellement. L’idée qu’Héraclius aurait profondément réformé l’armée et créé les thèmes est abandonnée. Les armées rapatriées des provinces orientales perdues ou restées sur place sont installées dans des groupes de provinces toujours dirigées par des gouverneurs, qui, dans les sources, sont mentionnés avec le titre d’archonte.

La question qui se pose, c’est de savoir à quel moment le thème des Anatoliques a cessé d’être un corps de troupes pour désigner la circonscription dans laquelle les soldats étaient recrutés. L’existence de stratèges des Anatoliques ne constitue pas la preuve de la mise en place du thème -circonscription, puisqu’ils sont liés aux soldats et non à l’administration du territoire.

Peu de points de repère permettent de comprendre concrètement la mise en place des thèmes. La jussio de Justinien II, en 687, en est un des principaux, car elle donne la liste des unités militaires actives à cette date,1 puisqu’elle tient compte du déclassement de l’Afrique et de la création des Caravisiens, la seule flotte dont dispose l’Empire et qui recrute ses marins principalement en Asie Mineure, mais aussi sans doute dans le sud des Balkans. Comme rien n’indique que les Caravisiens aient une base territoriale, on ne peut non plus conclure que les autres formations citées soient déjà l’amorce des futurs thèmes régionaux. Un indice suggère que le thème administratif n’est pas en place vers cette époque, puisque les exarchats n’évoluèrent pas en thèmes, car ils disparurent trop tôt, celui de l’Afrique peu après la chute définitive de Carthage en 698, et celui de Ravenne, après l’occupation de la ville par les Lombards en 751.

Nous disposons d’un faisceau d’indices pour supposer qu’au milieu du VIIIe siècle, les thèmes deviennent le fondement de l’administration médiobyzantine. C’est à cette date que les sceaux des commerciaires cessent de mentionner les provinces traditionnelles pour ne plus citer que les thèmes et que disparaît également l’appellation « douane d’une stratégie » comme par exemple les douanes de la stratégie des Thracésiens, connues par un sceau datant de 740/741 et un autre plomb de 744/745.2 C’est aussi à cette époque que Constantin V subdivise les thèmes existants, créant plusieurs circonscriptions nouvelles au moment où il rétablit une armée de tagmata, preuve que les armées thématiques sont considérées désormais comme des armées régionales.

3. Chronologie de la formation des thèmes micrasiatiques

Les deux premiers thèmes furent ceux des Anatoliques et des Arméniaques. Cette ancienneté donna à leurs stratèges la préséance sur tous les autres jusqu’au Xe siècle inclus. Le thème de l’Opsikion, formé simultanément, eut une structure différente puisqu’il était composé des troupes d’élite de la garde et, pour cette raison, il fut soumis à un comte et non à un stratège. Les premiers comtes commandèrent souvent le thème de Thrace, ayant en charge de fait la défense de la capitale. Le quatrième thème d’Asie Mineure, celui des Thracésiens, tire son nom de l’armée de Thrace. La date de sa formation a été discutée. Le premier stratège attesté dans les sources narratives, Sisinnios,3 participa aux côtés de Constantin V à la guerre civile qui l’opposa, à partir de 742, à son beau-frère Artavasde. L’armée de Thrace, à plusieurs reprises, fut déplacée, une première fois en 645 quand les Byzantins essayèrent en vain de reprendre l’Égypte qui venait d’être conquise par les Arabes, mais elle fut ensuite rapatriée. En 687, la référence à l’exercitus Tracisianus renvoie encore à la Thrace. En 711, un tourmarque des Thracésiens est mentionné.4 Des soldats auront été établis dans l’ouest de l’Asie Mineure entre 687 et 711 pour faire face à la menace croissante d’un nouvel assaut, terrestre et maritime, des Arabes contre Constantinople.

Le dernier grand thème créé fut celui, maritime, des Cibyrrhéotes dans le sud-ouest de l’Asie Mineure. Le premier stratège attesté de façon certaine l’est en 732, mais dès 698, les Cibyrrhéotes étaient sous l’autorité d’un drongaire, peut-être dépendant lui-même du stratège des Karavisiens.5 La capitale fut Attaleia d’où la flotte régionale menait des raids contre les navires arabes.

Au milieu du VIIIe siècle, les grands thèmes étaient en place, subdivisés en tourmes. Le nombre des thèmes allait constamment augmenter pour deux raisons. Il s’agit d’abord de limiter la pouvoir des stratèges des grands thèmes, assez puissants pour s’emparer du pouvoir. Plusieurs stratèges des Anatoliques devinrent empereurs, Léonce, Léon III et Léon V. Seconde raison, il fallait organiser les territoires frontaliers lorsque Byzance, à partir de la seconde moitié du IXe siècle, commença à reprendre le terrain perdu en Orient. Les stratèges de ces thèmes furent intégrés dans la hiérarchie aulique en fonction de l’ancienneté de la création de leur circonscription.

La première grande réorganisation prit place après la guerre civile qui avait failli emporter Constantin V. L’empereur affaiblit l’Opsikion, qui avait compté parmi ses plus redoutables adversaires et se trouvait si proche de Constantinople, en créant le thème des Bucellaires. Plus tard fut encore détaché celui des Optimates. Ce dernier thème, dirigé par un domestique, finit par être démilitarisé au Xe siècle et destiné à fournir les mules du train et leurs servants. La date de création de tous ces nouveaux thèmes n’est pas connue. On dispose le plus souvent d’une première mention d’un stratège qui offre une date ante quem. Avant le milieu du IXe siècle, apparurent les thèmes de Cappadoce pris sur les Anatoliques, de Paphlagonie pris sur les Arméniaques ainsi que celui de Chaldie, celui de Mer Égée pris à la fois sur les Thracésiens et l’Opsikion, puis ensuite les thèmes de Colonée, de Sébastè, de Séleucie, Lykandos, Samos, en place avant la mort de Léon VI (911).

Lorsque l’Empire réoccupa les territoires compris entre le plateau anatolien et l’Euphrate et le Caucase, de très nombreux thèmes furent créés, dont la liste la plus complète apparaît dans le taktikon de l’Escorial, contemporain du règne de Jean Tzimiskès. Ces thèmes diffèrent des précédents par leur modeste taille. Beaucoup ne comportent qu’une forteresse importante et son arrière-pays. Les Byzantins distinguaient bien les anciens thèmes qu’ils appelaient les « thèmes romains » des nouveaux regroupés en majeure partie sous le nom d’« Arménika thémata », car ils étaient souvent défendus par des contingents arméniens. En raison de leur petite taille, ils ne disposaient pas d’une structure administrative civile propre, mais étaient regroupés ensemble. Ainsi nous avons conservé des sceaux de juge des Arménika thémata.6

4. L’évolution de l’administration des thèmes orientaux

Le thème était dirigé par un stratège, nommé par l’empereur lui-même et révocable à sa volonté ; il disposait des pleins pouvoirs militaires, puis il obtint toute l’autorité sur les fonctionnaires du fisc et de la justice, lorsque les provinces civiles disparurent, devenant ainsi le représentant (ek prosôpou) de l’empereur dans le thème. Les postes de stratèges, notamment ceux des thèmes les plus prestigieux, Anatoliques, Arméniaques Cappadoce ou Charsianon, furent occupés le plus souvent par des représentants de la plus haute aristocratie locale : Môsèlè, Maléïnoi, Phocas, Kourkouas, Sklèroi, Doukai, Argyroi…

La structure militaire des grands thèmes est connue. Le stratège était secondé par trois ou quatre tourmarques, parfois appelés mérarques. Il était assisté d’un chef d’état-major, le komès kortès, et d’un domestique qui commandait sans doute sa garde permanente. Les tourmarques commandaient à des drongaires qui avaient eux-mêmes sous leurs ordres des comtes. Ils disposaient d’ordonnances (les mandatorés). Certains thèmes disposaient d’une escadre à demeure sous les ordres d’un catépan, comme celui des Mardaïtes à Attaleia.

De l’administration civile avant sa prise en main par les stratèges, nous ignorons tout, sauf en ce qui concerne les commerciaires, qui avaient le monopole du commerce de la soie. Leur fonction a évolué comme le montrent leurs sceaux. Ces derniers se multiplient à partir de la seconde moitié du VIIe siècle. Au droit figure l’effigie impériale et au revers est mentionnée l’indiction jusque dans la première moitié du IXe siècle. N. Oikonomidès considérait que la culture de la soie s’était développée, notamment en Asie Mineure, affirmation surprenante compte tenu du climat économique des siècles d’invasion, même si les tissus de soie étaient des substituts d’une monnaie d’or devenue rare. M. Hendy, suivi par d’autres historiens, suggère, qu’avec la baisse de la monétarisation et, en conséquence, l’augmentation de la part de l’impôt payé en nature, les commerciaires, hommes proches de la cour, porteurs de brillantes dignités, accumulaient dans leurs entrepôts (apothékai) les denrées provenant des impôts et qu'ils les redistribuaient aux soldats des thèmes. N. Oikonomidès a répondu, à juste titre, qu'aucun texte n'a mis les commerciaires en rapport avec l'armée,7 mais, en l'état actuel de la recherche, on ne voit pas d'alternative satisfaisante qui expliquerait à la fois la création temporaire de ce type de commerciaire et la structure de ravitaillement des armées, d'autant plus que la fin des commerciaires de ce type coïncide avec la remonétarisation perceptible dès Constantin V et précède d'assez peu l'attestation des protonotaires de thème, auxquels cette fonction fut dévolue à partir du IXe siècle. Les commerciaires de villes ou de thèmes, comme ceux d’Attaleia, de Nicée ou de Chaldie, sont de simples fonctionnaires levant une taxe de 10% sur les transactions commerciales. Les protonotaires, sur ordre de la capitale, font alors les réquisitions nécessaires à l’équipement des armées.

L’administration civile est d’abord fiscale. Les impôts étaient collectés par les dioecètes, qui relevaient du bureau du génikon. Leur ressort, d’abord fondé sur la carte des anciennes provinces, s’est progressivement adapté à la structure du thème, qui comportait souvent plusieurs dioikèseis. Dans la seconde moitié du VIIe siècle, on trouve temporairement mention d’un dioecète de l’ensemble des éparchies orientales. Constantinople envoyait aussi en Orient ses recenseurs (anagrapheis) ses réviseurs du cadastre (époptes), et des chartulaires dépendants du logothète du stratiôtikon pour tenir à jour les rôles militaires. Au cours du Xe siècle, les juges (kritai) prennent de l’importance et gagnent leur autonomie par rapport aux stratèges qui se plaignent du caractère tatillon de leur contrôle sur leurs propres soldats.

L’administration ecclésiastique reste fort stable ; l’Isaurie, séparée d’Antioche par la conquête arabe, fut rattachée au patriarcat de Constantinople jusqu’à la reprise d’Antioche en 969. D’après les listes épiscopales et les sceaux, on constate qu’un certain nombre d’évêchés, qui ne correspondaient plus qu’à de simples villages, furent attribués à la ville voisine en expansion. De nouveaux évêchés furent créés et de nouvelles métropoles furent promues, souvent en fonction de l’évolution démographique.8

5. Les réformes des Χe/ΧΙe siècles

L’Asie mineure connût de profondes transformations entre les règnes de Nicéphore Phocas (963-969) et d’Alexis Comnène (1081-1118). Après une formidable expansion vers l’est, l’invasion turque balaya presque complètement la présence byzantine en Asie Mineure, avant qu’Alexis ne reprît tout l’ouest et une partie des côtes au nord et au sud.

Lors de la période d’expansion, les petits thèmes de la frontière, qui ne disposaient pas d’une armature administrative importante, furent regroupés du point de vue militaire en duchés sous les ordres de duc ou catépans, couvrant toute la frontière orientale : duché d’Antioche, d’Édesse de Mésopotamie, d’Ibérie et de Grande Arménie. Les thèmes centraux furent démilitarisés et le juge devient le principal fonctionnaire du thème. L’importance des biens du fisc et de la couronne s’accroît fortement avec la reconquête. La région de Mélitène fut d’abord une curatorie avant d’être transformée en thème. Basile Lécapène, qui administra l’Empire durant la minorité de Basile II s’était emparé des groupes de domaines impériaux (épiskepseis) de Cilicie. Les biens des rebelles d’Asie Mineure leur furent confisqués et devinrent aussi des épiskepseis sous l’autorité de curateurs, pronoètai ou épiskeptitai,9 qui relevaient des grands bureaux de la capitale, dont celui des oikeiaka, de plus en plus important depuis le règne de Basile II, ou des euageis oikoi, comme celui des Manganes. Ces fonctions fiscales et judiciaires étaient sources de profit et attirèrent les membres des grandes familles de Constantinople. Parmi les noms des juges des grands thèmes orientaux ou de gestionnaires des domaines, on relève ceux des Xèroi, Serbliai, Promoundènoi, Kataphlôroi, Chrysobergai…

6. L’époque des Comnènes et des Anges

L’occupation turque transforma la région. Des régions isolées conservèrent une administration byzantine, comme Trèbizonde, Attaleia ou certaines parties de la Bithynie, mais les grands thèmes orientaux disparurent à jamais. Lors de la reconquête commencée en 1097, l’ancien système ne fut pas rétabli. Les grands thèmes de l’Ouest furent un temps remplacés par de petits thèmes sous l’autorité d’un duc, centrés sur une forteresse face à l’ennemi turc, désormais bien retranché sur le plateau anatolien. Il faut attendre la fin du règne de Jean II Comnène, puis celui de Manuel, qui s’efforçèrent constamment d’assurer la sécurité des habitants, pour avoir un tableau plus clair de l’administration. Les Thracésiens constituaient le principal thème anatolien, dont la capitale était Philadelphie, forteresse avancée face aux Turcs. Les thèmes de l’Opsikion, des Optimates, des Bucellaires, de Paphlagonie, de Chaldie furent aussi reconstitués, quoique amputés d’une partie de leur arrière-pays. Deux nouveaux furent créés : celui de Mylasa attesté en 1143, qui prit le nom de Mylasa-Mélanoudion du nom de deux des principales villes, regroupait le sud de l’ancien thème des Thracésiens ainsi qu’une partie des terres des Cibyrrhéotes encore sous domination byzantine ; celui de Neokastra à la limite des thèmes de l’Opsikion et des Thracésiens, qui tirait son nom des forteresses reconstruites par Manuel pour repeupler cette région encore déserte : Atramyttion, Chliara et Pergame. À l’extrémité de l’Asie Mineure, la Cilicie, très liée à Chypre, était sous l’autorité d’un duc byzantin, quand ce dernier n’était pas chassé par les Arméniens de la dynastie des Roupénides. Les thèmes étaient administrés par un duc, le plus souvent un membre de la famille impériale, qui avait autorité sur tous les fonctionnaires y compris ceux du fisc. Le domesticat des Scholes fut à nouveau divisé entre Occident et Orient, même si certains comme Jean Axouch, le fidèle compagnon de Jean II, cumulèrent les deux.

Sous la dynastie des Anges, les thèmes furent à nouveau partagés en plus petites circonscriptions. Deux documents permettent d’apprécier la situation nouvelle. Le chrysobulle d’Alexis III Ange en faveur des Vénitiens, qui fournit une liste très précise des villes et des provinces où il leur est licite de commercer, et la Partitio Romanie de 1204, document établi par les croisés pour se partager l’Empire ; fondée sur des documents administratifs trouvés dans les bureaux de la capitale, elle offre un tableau – incomplet, car il manque les régions dissidentes par rapport à la capitale - de l’administration byzantine à la veille de la chute de Constantinople. L’Asie Mineure, qui devenait revenir à l’empereur latin, est divisée en thèmes (provinciae) et en épiskepseis (pertinentiai). Sont citées les provinces des Optimates, de Nicomédie, de Tarse, Plousias et Métabolè, de Paphlagonie et des Bucellaires, d’Oinée, Sinope et Bafra, de Pilai, Pithia et Keramon, de Malagina, d’Attramition, Chliara, et Pergame, de Neokastra, de Mylasa et Mélanoudion, de Laodicée et du Méandre. Dans un cas, deux thèmes ont été réunis, les Bucellaires et la Paphlagonie, car les Turcs s’étaient emparés de la majorité de leur territoire. Le plus souvent, comme dans le cas de Néokastra, ils avaient été subdivisés. Dans le cadre d’un thème, les épiskepseis étaient comptés à part, car elles étaient le plus souvent administrées au profit de membres de la famille impériale, tels les Kontostéphanoi et les Kamytzai dans la vallée fertile du Méandre, qui les avaient reçus, selon toute probabilité, à titre de pronoiai.

En conclusion, les Comnènes ont restauré une administration militaire et civile efficace en Asie Mineure. Les vicissitudes des guerres contre les Turcs, puis contre les Latins de Constantinople l’ont mise à l’épreuve. Une fois le péril étranger écarté, les Lascarides profitèrent de ce solide encadrement pour rétablir l’Empire en Asie Mineure et trouver les ressources de la reconquête.

1. Acta Consiliorum Oecumenicorum ser. II, II, 2 éd. R. Riedinger (Berlin 1992), p. 886.

2. Zacos G. - Veglery A., Byzantine Lead Seals I (Bâle 1972), no 261 ou Seibt W. - Zarnitz M.-L., Das byzantinische Bleisiegel als Kunstwerke. Katalog zur Austellung (Vienne 1997), no 1.3.8.

3. Theophanis Chronographia 1-2, éd. C. de Boor (Leipzig 1883-1885), p. 419.

4. Theophanis, op. cit., p. 378.

5. Apsimar, Theophanis, op. cit., p. 370 (698) ; Manès, ibid., p. 410 (732).

6. Seibt W., Armenika themata als terminus technicus der byzantinischen Verwaltungsgeschichte des 11. Jahrhunderts, dans Byzantium and its Neighbours, from the Mid-9th till the 12th Centuties, Byzantinoslavica, 54/1, 1993, p. 134-141.

7. Oikonomidès N., Le marchand byzantin des provinces (IXe-Xe s.) dans Mercati e mercanti nell’alto Medioevo : l’area euroasiatica e l’area mediterranea (23-29 aprile 1992) (Spolète 1993), repris dans idem, Social and Economic Life in Byzantium (Aldershot 2004), no XII, p. 640, notamment n. 13.

8. Par ex. la métropole de Nicée s’enrichit des évêchés de Noumérika, Taïon, Maximianai avant l’avènement de Basile Ier (Darrouzès, Notices, p. 40) ; Amorion, capitale du thème des Anatoliques, et Smyrne, port qui prend la relève partielle d’Éphèse, deviennent des métropoles (ibid., p. 71).

9. Cheynet J.-Cl., Épiskeptitai et autres gestionnaires des biens publics (d'après les sceaux de L'IFEB), Studies in Byzantine Sigillography 7, 2002, p. 87-117, repris dans idem, La société byzantine. L’apport des sceaux, (Bilans de recherche 3) (Paris 2008), no 9.

     
 
 
 
 
 

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